Et je suis vraiment choquée de voir à quel point une personne, qui aurait tout pour être, heureuse, de l'argent, une famille, la notoriété, la santé... peut se délecter de ce jeu pervers de déformation de réalité, qui le fait apparaître comme une pauvre victime innocente des méchants communistes, alors que c'est lui, dans les faits, qui cumule les pouvoirs. Le mensonge d'un homme politique qui détient les plus hautes charges au gouvernement est quelque chose de particulièrement pervers et inacceptable pour ceux qui, comme moi, défendent des idéaux démocratiques.
Quand le leader ment, il entraînera les siens à mentir pour sauver les apparences. (Les opposants dénonceront les autres de mentir, avant de se faire traiter eux mêmes de menteurs, ainsi de suite... C'est un petit jeu que tous les écoliers connaissent bien, et qui essaient de duper l'instituteur: c'est pas moi, c'est lui !) Or le petit jeu du menteur auquel Berlusconi est en train d'habituer les Italiens est pire qu'une substance hallucinogène. C'est un poison qui a le pouvoir de faire fondre la pensée logique, qui ne trouve plus un terrain fertile pour se développer, mais juste un embrouillamini de paradoxes et de contradictions. Sans logique il ne peut pas y avoir de véritable discussion, donc d'accord à long terme. Ce qui arrive irrémédiablement est donc le désaccord, la discorde, la mésentente. En cela on peut bien dire que Berlusconi est machiavélique, puisque ce qu'il met en pratique est exactement la recette de ce penseur florentin: "Diviser pour mieux régner".
Ceci lui permettra de faire ce qu'il veut sans avoir à contrer d'opposition. Ainsi il ne perdra plus de temps à discuter (sic! déclaration de Berlusconi), il agira directement. Mais il agira en son nom, et plus au nom d'une nation, même si à l'origine c'est par des citoyens libres qu'il a été voté. C'est ce Berlusconi qui multiplie les paradoxes qui est particulièrement dangereux et insupportable. Comment pouvez-vous vous sentir à l'abri chez vous, en regardant la télévision? Vous ne sentez vraiment pas la menace d'un totalitarisme? (31 janvier 2002)
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